Que dire de Vientiane... D'abord, qu'elle n'a rien de la frénésie d'une grande ville ou de l'architecture d'une capitale. Comme toutes les villes Lao, elle est somme toute assez peu étendue et calme, posée. De larges avenues, des petites rues étroites, toujours vertes, et aucune agitation, pas de hauts building, même pas de bouchons ou de klaxon. On en attendait pas de moins de la capitale du Laos!

   Le moins qu'on puisse dire c'est qu'on a pris le temps. Prendant que Mathias écrivait un article, j'ai pu mettre à jour mon cahier de voyage, faire une sieste et souper avec Pooks qui n'avait pas eu de news depuis un moment (étonnamment les huttes dans les champs ne sont pas dotées de wifi...). Ah oui!! Parce qu'il a un blog aussi: http:mathiasbobin.eklablog.com vous pouvez aller voir, il écrit bien mieux que moi... Pour en revenir à la ville, celle ci incite réellement au farniente et nous nous sommes laissés faire. Ça fait du bien.

  Le lendemain, nous avons suivi les conseils du Lonely qui proposait une boucle à vélo autour des grandes attractions de la cité. Et la bicyclette est bien le meilleur moyen de la découvrir: elle est toute plate! Nous contournons Nam Phu, une fontaine récente ne présentant aucun intérêt sinon d'être éclairéde nuit et nous posons un instant devant le Palais Présidentiel. Celui ci ressemble à un mix d'architecture néo coloniale et de la maison blanche. En beaucoup plus petit. Une petite photo et direction la Vat Si Saket, la véritable raison de cette boucle: il s'agit du plus ancien temple de Vientiane et par bonheur, il n'est pas encore restauré. Entouré d'un cloitre ou mille bouddha se côtoient dans des petites niches, son véritable trésor est à l'intérieur. D'anciennes peintures murales bleuies par le temps retraçant le parcours bouddhiques aux travers de leurs couleurs fanées. Vraiment un coup de coeur. Un petit passage devant la hautement protégée Ambassade de France où nous ne serons pas autoriser à entrer: "Vous n'avez pas pris rendez-vous?!" (décidément la bureaucratie française ne change jamais), et direct le Pathuxai. C'est un arc de triomphe L'ai à 4 arches qui ressemblerait beaucoup au notre si ce n'est pour les bas reliefs typiquement Lao qui l'habille. Et c'est ici qu'ils ont decidés de faire un petit pied de nez a leurs anciens colonisateurs: same same but different, le batiment serait 40cm plus haut que le notre! Seulement voila, quand on y monte (boutiques à tous les etages!) on peut voir qu'ils n'ont pas tout calculer au poil: le Palais Présidentiel, sensé être dans la suite de l'avenue est tout à fait décaler et la perpective s'en ressent comme au regard d'un tableau naif. Si vol'hostilitésous l'arche, n'oubliez pas de lever la tête: elle abrite en sa voute une superbe peinture colorée. Nous passons au bureau d'immigration pour que Mathias prolonge son visa de quelques jours et hop, direction le clou de la boucle, le Musée National Lao. Il faut dire que le pays en compte peu et qu'ils sont en regle generale au mieux assez vides. Ce n'est pas de cas de clui ci qui retrace l'histoire du peuple Lao de son origine à nos jours, l'antique Plaines de jarres que nous verrons bientôt, l'arrivée du peuple Khmer, la construction du Laos. Puis la colonisation, et un beau racket pour la France, présentée ici comme une puissance tortionnaire et esclavagiste. La guerre secrète ensuite et les bombardements américains sur une partie importante du territoire. J'en parlerai plus longuement plus tard, c'est un chapitre qui mérite un article plus poussé,,. Il faut rappeler ici que le Laos est un pays communiste dirigé depuis la guerre par le Pathet Lao, le parti politique unique. Il n'est donc pas surprenant de trouver des photographies de messieurs Marx et Lénine au musée! Tout proche, le portrait d'Ho Chi Min rappelle aussi la dominance vietnamienne sur le Laos. Il se dit ici qu'au Laos, les routes sont chinoises, les denrées thailandaises et les usines et grandes entreprises vietnamiennes. Et ca n'a pas l'air faux. La journée s'achève et nous prenons le temps de finir le musée le lendemain avant de prendre le bus de nuit vers Phonsavan. 

Vientiane: 19 au 22/05/2014