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Que voir en Egypte: le long du Nil (4) Aswan
J'ai passé beaucoup de temps dans cette ville...ou plus exactement dans les alentours. Cette région possède un charme tout particulier qui m'attire et me retient. Une fois qu'on y est, l'envie de bouger s'envole et on reste en contemplation.
Dernière ville avant le lac Nasser et son barrage impressionnant, Aswan (ou Assouan) est une ville lovée au bord du Nil. Grouillante, comme toutes les villes égyptienne, elle ne représente que très peu d'intérêt en elle-même.
Hébergement
Aswan (ville) : Je vous déconseille fortement d'y dormir. Nous sommes au bord du Nil, quasiment à la frontière du Soudan donc bien au sud. Il y fait très chaud de jour et la proximité immédiate du désert et du Nil la rend froide et venteuse la nuit. Les hôtels sont souvent peu ou pas isolés, ce qui les rend bruyants, chaud et/ou froid selon l'heure. Sans compter que la propreté n'est pas souvent au rendez-vous.
Ile d'Eléphantine: Je peux sans réserve vous proposer d'aller à la Mango guesthouse. Puk et son mari seront ravis de vous accueillir. Ils sont adorables et j'ai eu la joie d'être leur toute première cliente! Ils disposent de 2 chambres doubles et d'une triple avec salle de bain toutes neuves tout en restant dans l'esprit de l'ile. Ils connaissent toutes les ficelles et pourront vous conseiller sur où aller et comment.
A voir / A faire
L'ile Eléphantine
Quand je suis arrivée à Aswan la première fois, j'avais réservé un hotel pas cher en ville. Il a fallu que je choisisse entre la chambre avec l'électricité, celle qui avait l'eau chaude et celle qui avait des couvertures... Aucune ne disposait d'internet. C'était franchement insalubre. Au bout de deux nuits, je n'en pouvais plus et un gars m'a proposé d'aller dormir sur Eléphantine. Il n'existe pas de pont, seuls de petits ferries s'y rendent en plus de quelques felouques. A l'arrivée, de dépaysement fut total.
Le sol est en terre, comme les briques qui sont encore faites à la main et séchées au soleil. A votre arrivée, se dresse un escalier qui vous mènera au meilleur café de la ville. Il est fait dans un creuset en terre cuite, café turc Abensur mais agrémenté de gingembre et d'épice, le tout cuit à la braise. Un régal. En descendant, entrez dans le village. Une place de terre vous accueille. Si vous arrivez comme moi vers 17 ou 18h, vous verrez le ballet des femmes qui viennent faire cuire le pain traditionnel dans le four commun (sur votre gauche).
Posez vos valises et perdez vous. C'est la plus belle façon de découvrir cette ile. Vous passerez sans vous en douter d'un village à l'autre. Les rues, parfois très étroites sont emplies des couleurs si connues des maisons nubiennes. Des dessins les parcourent. Vous croiserez surement quelques chèvres, quelques chats et des habitants haut en couleur qui vous gratifieront d'un regard surpris. Car si elle fut un lieu touristique, l'ile est maintenant le territoire des locaux. Vous traverserez ensuite les cultures. Les ânes ne vous accorderont que peu d'importance, tout comme les vaches d'ailleurs.
La lumière filtre à travers les feuillages qui vous protège d'un ardent soleil. Tout au nord de l'ile, vous trouverez des ruines magnifiques. Mais ce qui vaut le coup, c'est tout simplement de s'assoir sur la rive et de regarder le ballet des felouques sur le Nil, devant la grande dune qui marque l'entrée du Sahara.
Le musée de la Nubie:
Le musée était en réfection les deux fois où je me suis rendue à Aswan. Il est entre Eléphantine et Aswan, sembler flotter lui même. Il est parait-il magnifique et permet de découvrir cette culture riche qui se perd. Il faut savoir que la situation traditionnelle de la Nubie était plus bas mais la construction du lac Nasser les a déloger de leur terre natale. Le gouvernement a eu beau leur construire de petits villages de bétons, ils regrettent souvent leur habitat de briques en terre, si frais par ce soleil écrasant. S'il est ouvert, profitez-en et racontez moi!
Les tombes des nobles:
D'un côté règne la ville et de l'autre le désert. Au milieu, Eléphantine. Il faudra donc vous rendre sur l'autre rive. Et là surprise, il n'existe pas de ferry depuis Eléphantine. Si comme moi vous y logez, il faudra donc soit louer une felouque, ou un bateau à moteur. Ou si vous n'avez rien prévu, comme c'était mon cas, demander à un pêcheur de vous y rendre en barque!
Vous vous ferez certainement houspiller par les chameliers en bas du site. Rien de bien méchant, comprenez qu'ils n'ont pas beaucoup de touristes et que la survie de leur famille est en jeu. Prévoyez. Il est intéressant de se rendre en chameau jusqu'au monastère un peu plus loin. Pourquoi ne pas leur dire de vous retrouver en haut d'ici une petite heure?
Si vous aimez crapahuter comme c'est mon cas, vous allez être servi. Un escalier mène à l'entrée de la nécropole et de là, aucune indication. Vous pouvez aller à droite, il y aura des tombes. A gauche également. Je vous conseille de commencer par passer sur le côté droit. Remarquez légèrement en hauteur, dans une alcôve, une fresque chrétienne qui résiste encore et toujours au soleil. Ces ruines sont l'occasion de voir l'évolution du territoire égyptien: antique avec ses tombes datant de l'Egypte pharaonique, chrétienne avec ses traces d'appropriation (notez les coquilles Saint-Jacques, les alcôves, les restes de peinture, et le martèlement des icônes), musulmane avec ses gravures en arabe qui glorifient pour la plupart Allah et enfin touristique. En effet, en regardant bien, vous pourrez voir que d'illustres personnages sont passés par ici: Champolion biensur, mais aussi d'autres qui ont eu à coeur de laisser leur trace. De nombreuses ornent ces tombes, qui plus est datées. 1830, 1913... Les graffitis ne datent pas d'hier! Plus à gauche, les bédouins vous attendent à l'ombre d'une alcôve. Ils vous proposeront de visiter les tombes dont ils ont la clé. Allez-y. Même si leur commentaire a peu d'intérêt, les tombes sont belles et vous les soutenez ainsi dans une vie difficile.
Point de vue:
Une fois que vous aurez fini de visiter les tombes, montez. Vous verrez de multiples chemins. Empruntez en un et en avant! Vous aurez déjà une belle vue d'Aswan. Mais le plus beau reste à venir. Et comme toute belle chose, il demande un petit effort... Perché sur la colline se dresse un ancien poste de garde, c'est là que se cache la merveille. Le chemin n'est pas tracé, il vous faudra regarder là où vous mettez les pieds. Attention, le terrain est glissant. Arrivé en haut, partez à gauche, vous vous retrouvez sur une plaque ocre.
Regardez. Admirez. La dune de sable semble se jeter dans un Nil d'un bleu sans pareil que vous voyez remonter au loin. La ville et les iles vous paraissent minuscule à présent. Vous dominez la vallée. C'est à couper le souffle.
Le monastère de St Siméon:
Vous aviez demandé au chamelier de vous retrouver en haut, vous y voilà! Prenez un chameau par personne, vue la stabilité, c'est mieux... Vous démarrez donc un périple où vous ne croiserez plus personne. Pas de voiture ou de piéton sur cette piste. Il fait chaud et rares sont ceux qui souhaitent s'aventurer seuls dans le désert. Doucement, comme aux temps anciens, votre caravane s'achemine vers les dunes infinies. Le vent balaie les dunes, les rendants presque liquides. Elles semblent pouvoir changer à tout instant et disparaître, vous entrainant avec elles. Mais il n'en est rien. Vous avancez et découvrez ainsi le monastère dans son entier, perché sur son tas de sable, immuable. Il vous faudra encore une dizaine de minutes pour y arriver. Si vous arrivez tard, comme ce fut notre cas, pas de soucis! Les bédouins vous feront entrer par un chemins qu'ils connaissent, en entassant quelques pierres, vous permettant ainsi de passer la muraille d'enceinte. Vous voyez des peintures en contre-bas. Bien que datant de plusieurs siècles, elles sont en excellent état et scintillent au soleil. A gauche, la grande salle. Une série d'arches qui s'ouvrent sur une trinité de fenêtre en alcôve. Le clair-obscur qu'elles créent relève à merveille la sobriété du lieu. Il ne reste rien ici que les pierres. Un ancien système d'irrigation montre l'ingénuité de la construction. Le nouveau monastère a été construit au dehors. N'ayant jamais vu un seul moine, je me demande s'il est habité...
Vous voici devant un choix: reprendre les chameaux pour rentrer aux tombes ou redescendre à pied vers le mausolée. N'oubliez pas que si vous décidez le laisser les chameau, il faudra tout de même payer le chamelier! Un chemin s'étend en droite ligne du monastère jusqu'au mausolée maintenant fermé aux visites. Les habitants révèrent encore cet homme qui fit tant pour la Nubie. Ils pourront vous raconter son histoire. Ensuite, plus trop de chemin. Descendez la dune en courant, c'est assez drôle! Vous arrivez au petit port en bas. Mon conseil est de prendre contact avec un felouquier et de le prévenir pour lui dire que vous l'appellerez pour venir vous cherchez. Appelez-le donc et vous pourrez découvrir le Nil d'encore plus près.
Felouque sur le Nil:
La felouque ne dispose pas de moteur. Elle est silencieuse et glisse tendrement sur les flots. Les félouquiers connaissent tous les recoins et vous emmèneront dans de beaux endroits si vous souhaitez vous baigner. En effet, avant les villes, le Nil est propre et clair. On ne peut imaginer cela en le voyant au Caire...
Si vous partez naviguer en fin d'après-midi, vous aurez l'occasion de voir le superbe couché de soleil qui se déroule ici. Attention pour les amateurs de photographie, il reste au dessus de l'horizon un court instant puis semble tout simplement se jeter dans l'eau. C'est très rapide! L'enchainement de couleurs n'en est que plus impressionnant. Vous pourrez ainsi voir la faune qui vit ici: les ibis place qui nichent dans les hautes herbes, toujours du même côté, à l'abri du vent. Pas d'inquiétude pour les crocodiles, il n'y en a pas ici. Ils sont stoppés par le barrage plus haut. Ce territoire leur est désormais interdit.
Il fait nuit maintenant. Vous pourrez aller manger sur un des nouveaux restaurants très goutus sur le bord des eaux à Eléphantine, rive côté Aswan.
Le temple d'Abu Simbel
Certainement un des joyaux de l'Egypte. Il s'élève maintenant à quelques centaines de kilomètres d'Aswan. Pour la petite histoire, le monument était situé sur le passage du barrage d'Aswan. En effet, de nombreux monuments dont font parti Philae et Abu Simbel ont donc dû être déplacé. Un ensemble d'archéologues et d'ingénieurs mandatés par l'UNESCO ont nomenclaturé chaque morceau afin de les transporter sur la colline manufacturée pour l'occasion. C'est là que l'on peut maintenant voir ce temple.
Construit par le Pharaon Ramsès II, c'est un temple unique en son genre puisqu'il réuni les cultes des trois divinités principales: Amon, Rê et Ptah. Imaginez. A notre époque, ce serait l'équivalent d'un roi qui ferait un temple unissant la Chrétienté, l'Islam et le Bouddhisme. Il s'y déifit également. La façade est ainsi composée de 4 statues monumentales de Ramsès II dans différents attires.
Au fond du temple règnent donc les statues de Ramsès et des quatre dieux. Ce temple a une spécificité tout à fait incroyable: le fond du sanctuaire est éclairé au levé du jour et tous les 21 février et 21 octobre, les statues sont toutes éclairées à l'exception de Ptah. L'Architecte de l'Univers.
A côté se dresse un sanctuaire tout particulier puisque Néfertari, la femme préférée de Pharaon y est honorée. On peut la voir retenir la main de Pharaon comme assister à ses triomphes. Il la nomma "la plus belle et la plus sage" selon la rumeur...
Les marchés d'Aswan:
Reste à faire quelques emplettes avant de rentrer. Les amis et la famille sont ravis d'avoir un petit souvenir de votre voyage.
Autan la ville ne présente rien de bien fascinant, autan ses marchés sont d'un grand intérêt. On rentre dans le marché de souvenir par une petite arche en pierre et on est tout de suite saisi par les couleurs des différentes échoppes. Que vous cherchiez des bijoux, des étoles, des tapis, des tissus ou autres, vous trouverez tout à un très bon prix sur ce marché. Les vendeurs sont très accueillants et polis, une vraie joie!
Le marché aux épices, un peu plus loin dans la ville offre toutes les odeurs et saveurs possibles. Les épices sont très abordables en Egypte et beaucoup plus pures qu'en France, aussi n'hésitez pas! Un régal.
Notre voyage au cours du Nil touche maintenant à sa fin. Mais l'Egypte est un grand pays, et il en reste beaucoup à découvrir. Ce sera pour une prochaine fois.
Tags : egypte, voyage, aswan, Assouan, croisière, felouque, dahabya, éléphantine, Abou Simbel, Abu Simbel, Nubie
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