• Avec un poil plus d'un mois de retard, la Cruche présente: le Laos!

    Le Laos enfin!

       Un petit pays coincé entre ses voisins plus riches, la Thaïlande, la Chine et le Vietnam et son parent pauvre le Cambodge comptant une population de moinsde 7 millions d'habitants. Si l'on sait le parcours du Vietnam et la misère du Cambodge, on n'entend bien peu parler du Laos qui a pourtant été pris à partie de tous les conflits, la colonisation française puis la guerre d'Indochine, et la guerre du Vietnam, nommément "gguerre sécrète" ici. Il faut savoir que selon les organisations internationales, plus de 70% de la population vit dans un état de précarité extrême, et je ne parle pas du RSA. Autrement dit, les gens n'arrivent pas à produire assez pour subvenir à leurs besoins primaires, se nourrir. Les séquelles de la guerre n'y sont pas pour rien. Et c'est un pays adoré des backpackers comme moi, que je vous propose de découvrir!

    Arrivée: le 2/05/2014


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  • L'arrivée fut déprimante. En même temps je m'en doutais un peu. Pour arriver à Mae Sot, pas de bus, mais 6h en taxi collectif. Et sur le trajet s'enchainent les camps de réfugiés birmans. Dont un de 7km de long. Non, c'est pas du chiqué.

    J'ai demandé sur place, le pourquoi du comment de cette situation politique et voilà ce qu'on m'a répondu: apparemment, au Myanmar (anciennement Birmanie donc), c'est l'armée et donc les généraux qui détiennent le pouvoir. Et ceux la, un beau matin, auraient décidé de spolier toute une ethnie de ses terres, et au passage, de monter une petite usine a génocide. Voilà voilà. 

    Du coup, la ville de Mae Sot est un peu le reflet de cette situation. Que du bonheur en somme. Les rues sont grises, les gens aussi. Ceux qu'on y croisent? Quelques locaux le visage long, des réfugiés birmans la face figée et des travailleurs des ONG locales qui se plaignent. Et tout cela crée le climat le plus lourd que j'ai vécu en voyage. Et comment les en blamer? Je pensais initialement proposer de passer un mois sur place aider dans un camp ou je ne sais quoi. Naive va. Tout est desorganisé: selon toute vraissemblance, l'aide internationale n'est pas envoyée dans les territoires occupés, ou aux camps de réfugiés, mais a la capitale où elle ne sert à rien. Du coup ici, peu de moyens et une totale désorganisation. Quand je suis allée me renseigner, on m'a dit que c'était les vacances donc pour les profs d'anglais c'était pas la saison. Faire autre chose? Euh... Ben non, on sait pas. Ou sinon, j'avais le choix de payer 300 bhats jour pour aider dans un orphelinat... Tout le monde se demande où vont les sous. Sous cape, chacun raconte que les grosses ONG se gavent et salarient, achètent des véhicules neufs, louent des bureaux, mais au final ne font pas grand chose pour la population. Moi je suis en visite ici, je sais déjà que je ne vais pas rester. Je ne fais pas partie du système et j'en ignore tout. Alors j'écoute. Et c'est ce qu'on me dit. Et ça fait un peu peur quand même.

    Ma seconde surprise fut le visa run en lui même. La frontière est en réalité un pont entre les deux pays. Un jour on peut aller dans un sens, le lendemain dans l'autre, pour les vehicule s'entend, a pied on va et vient a sa guise. Mes 10km de velo ne m'auront pas permis d'arriver le bon jour et j'ai du le poser au milieu de la route. Le visa run se fait en 4 etapes: passage au bureau de sortie du territoire Thai, un tampon. Passage à l'entree du territoire birman, de l'autre côté du pont, un tampon donnant droit à passer la journee au Myanmar. Et ils gardent votre passeport, juste au cas où... Récupération du passeport et passage à la sortie du territoire birman constitue la troisieme etape. Et enfin, retraverser le pont et entree en territoire Thai à nouveau. Et voilà 30 jours pour vous. Comme ça. Oui oui, vraiment. C'est à se demander pourquoi ils proposent de payer un visa de 3 mois quand on sait qu'on peu le faire 4 fois!

    Mae Sot et le retour du visa run

    Mais ma plus grande surprise, et certainement la plus belle, fut l'aperçu du Myanmar. Après l'accueil de Mae Sot, je ne savais pas trop à quoi m'attendre. et bien les gens y sont très pauvre, et pourtant, quand vous prenez le temps de rester un peu, de dire bonjour, et bien ils vous sourient de leurs dents toutes noires et sont reelement heureux de vous voir. Pas de mendicité apparente alors qu'ils semblent tellement dans le besoin. Pas beaucoup de temps. Quels images, quelques tranches de vie. Sur l'avenue, des gens s'entassent dans un taxi collectif. Un gars me hape pour faire des checks et des "hit five". Un peu plus loin, au marché, ce sont des enfants qui m'arrêtent: ils parlent deux mots d'anglais et sont très fiers de me dire qu'ils vont à l'ecole, ce qui n'est clairement pas le lot de tous. Et pendant ce temps là des chiens pelés se battent pour savoir qui aura la chance de grailler dans la poubelle d'à côté. J'ai conscience que je m'exprime mal. Et j'ai du mal à retranscrire les émotions. Ces gens étaient lumineux. En une après midi seulement et juste un coup d'oeil dans le trou de la serrure mais vraiment, ça donne envie.

    Mae Sot et le retour du visa run

    Alors quand j'ai rejoins Mae Sot et que cette femme avec ses deux gamins m'a demandé de rentrer avec moi dans lesupermarché pour leur acheter à manger, ben j'ai dit oui. Et quand, dans tout ce qu'elle aurait pu prendre pour nourrir sa famille, elle a saisi un bol de nouille instantanées et deux bouteilles de coca, ben j'ai vraiment eu mal au coeur. Et j'ai réglé parce que je ne savais pas quoi faire d'autre. Merci la société de consommation.

     

    Temps passé: 3 jours

    Prochain arrêt: Khon Khaeng


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  • Dans mon enfance, Mami achetait de la lessive Bonux. Et au fond du paquet, se trouvait invariablement un petit jouet. Souvent inutile et toujours incrongru. Comme une pochette surprise en somme. Et bien parfois, si on a vraiment de la chance, on peut avoir un cadeau Bonux grandeur nature. 

    Bonus Bonux

    Le distributeur de billets roulant!! Qui dit mieux?


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  • Et pourtant tout avait si bien commencer...

    Mae Sariang est une petite ville touristique dans la haute saison, entre octobre et février. Elle dispose donc d'auberges pas trop cheres et de lcation de velo et de scoot, ainsi que, tout proche, d'un grand Bouddha debout doré, d'un parc naturel protegé et d'un super petit marché comprenant des stands de cuisine locale à tomber.

    Le jour d'arrivée, j'ai sauté sur le vélo direction le grand Bouddha, dans le village d'à côté, en haut d'une petite colline. Un conseil, meme si ce n'est pas loin, n'oubliez pas la bouteille d'eau, j'ai du descendre un litre en une demi heure! J'ai même croisé ma première église catholique du pays sur le chemin du retour, youyou!! Et comme tout voyage améne son lot de rencontre improbables, j'ai pris l'apero le soir avec un skateboarder présent en Thailande pour une campagne Red Bull et un professeur d'anthropologie journaliste qui nous a egayé la soiree avec des anecdotes de folie sur les talibans... 

    Le lendemain, scooter! En automatique toujours, l'interet du detail existe. Quelques 20km plus loin, la reserve naturelle nous ouvre ses portes gratuitement! Et comme souvent, le gardien ne parle pas anglais et biensur, pas de plan. Je lui ai donc montré une cascade au pif sur le pamphlet. Qui s'est avérée etre a 70km de la, aprés 60km de chemins de terre en montagne. Alors moi et mes 12 heures d'experience sur un scooter, on s'est bien amusés! Parce que la montée, ça se gère... Mais le ban de sable au milieu du tournant en epingle à cheveux sur une pente de 20%, ça pique un peu. Du coup, le choix est plutot simple:

    1\ Tu accélères et il est fort possible que tu passes. Mais dans l'eventualite où ça ne passerait pas, c'est la moitié du corp brulé au 3ème degré;

    2\ Tu ralentis. Et comme tu utilise les freins en tournant du sable, tu as 80% de chance que ta roue arrière se fasse la malle. Mais comme tu vas à 20km/h, ça peu le faire. Enfin tu l'espère très très fort.

    J'ai donc choisi l'option 2. Et la moto est tombée. Pas moi, lalala! Bon, je me suis quand même retrouvée avec la moitié du réservoir sur les tongs, comment vous dire que j'ai attendu un peu pour ma prochaine clope!

    De l'abrutisme à Mae Sariang

    Bref, demi tour et direction le parc à nouveau. Ce coup ci, j'ai même pensé à mettre la bécanne à l'ombre! Et hop, un demi litre d'eau sur le dos, je grimpe dans la forêt, sur ce qui était censé être un chemin balisé de découverte. Sur 12 panneaux, j'en ai trouvé 9. Et plus rien. Au milieu d'un parc de 521km2. Avec un demi litre d'eau et 42°C. Et là merci Mami, merci Maman, merci mes montagnes Lozèriennes pour le sens de l'orientation en cambrousse: une heure pour me perdre, deux heures pour trouver LA colline qui donnait vu alentour et m'a permis de voir LA trace de civilisation que j'attendais: des rizières. J'en aurais pleuré de joie si j'avais pu. Mais j'etais un poil trop déshydratée. J'y ai trouvé une paysanne entrain de retourner les bouses à la recherche de scarabés geants pour les entasser dans une bouteille. Et grace au dépliant du gardien (comme quoi il faut toujours le prendre!) elle m'a indiqué le chemin. En fait à 100m de là.

    C'est l'orage qui m'a cueilli en rentrant. Bientôt le début de la mousson. Après avoir posé le scoot (oh yeah!), j'ai donc retroussé mes manches pour virer le morrceau de toit en taule emporté par le vent qui avait terminé sa course au milieu de la route... La proprio m'a même proposé de me laissé vivre là gratuitement avec les repas en échange de mon travail! Une adresse à garder donc. Et deux jours riches en émotions! Un petit tour au marché et hop! Un nouveau bus pour une nouvelle destination. Le visa n'attend pas!

     

    Temps passé: 2 jours

    Prochaine destination: Mae Sot 

     


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  • Au bord de l'eau, l'heure est au ramassage de souvenirs... Je n'ai que trois semaines de retard!

    Le bus était moins cher. Et je me rappelais vaguement d'une mention au Lonely. Alors je m'y suis arrêter. Sauf que Mae la Noi est exempt de touristes, enfin de touristes étrangers. Donc personne n'y en parle anglais! Quand le conducteur du bus m'a demandé quatre fois si c'était bien là que je souhaitais descendre en me regardant avec un air ahuri, j'aurai du avoir des soupçons pourtant. Heureusement les gens y sont charmant: ils ont directement appelé la police!

    En fait, c'est un gentil policier qui m'a promené autour deshôtels pour enfin trouver un bungalow pas trop cher. C'est en le traversant, pestant encore sur les quelques 8€ que j'allais payé pour un ma propre mini maison avec lit king size et salle de bain que je l'ai vu. La vue du balcon:

    Une escapade à Mae La Noi

    Alors direct, ça calme.

    Seulemen voilà, pas possible de louer une moto pour partir alentour, alors je n'y ai passé qu'une nuit. Et suis partie le matin. Enfin j'ai essayé.

    C'est en attendant une heure avec le chef de la police locale, qui me parlait de tous sesfrères et cousins mariés a des étrangers en me regardant avec des coins dans son sourire que le bus est passé. A klaxonne. Et a tracé sa route. Ben il était plein me dit on! Mais attendre encore deux heures, c'est long...

    Et la, magique: Zoro est arrivé. Sur son fier destrier noir.OK, en fait une 125cc semi automatique, en la personne du petit flic de la veille! Il m'a emmené sur sa monture à 50km de là, à Mae Sariang où je voulais me rendre.

    - "merci! Je te dois combien?"

    - "Rien du tout, ça me fait plaisir! Pis on est amis maintenant."

    - " <3"

    Une grosse pensée pour sa gentillesse. Une petite réflexion sur la probabilité infime qu'une situation comme celle ci se déroule dans notre bon pays si "développé" et moralisateur. Il ne pourra pas lire ceci mais j'ai quand même envie de le dire.

    Merci Bo, tu as fait ma semaine.

     

    Temps passé: 1 jour

    Prochaine destination: Mae Sariang


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